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Festivals

Festival de Charleville-Mézières : le plaisir simple des petits théâtres ambulants

16 au 25 septembre 2011, Festival Mondial des Théâtres de Marionnettes, Charlevilles-Mézières, Ardennes

Le festival mondial de Charleville-Mézières a cinquante ans et démontre combien l’art de la marionnette (qu’il soit d’Europe, d’Orient proche ou extrême, d’Amérique du Nord ou du Sud) autrefois ignoré est bien vivant. Universel et d’une extraordinaire variété il est même à la pointe de la création. Comme si l’excès de "virtuel" et "d’esprit de sérieux" dans lequel le monde actuel se complaît, ne stimulait au sein de la société civile le plaisir simple de petits théâtres ambulants. Charleville -Mézières avec son Institut international de la marionnette (l’IIM a trente ans) et son réseau de bénévoles est une fête n’en déplaise à Rimbaud.



Cie Philippe Genty, "Voyageurs Immobiles" © Pascal François.
Cie Philippe Genty, "Voyageurs Immobiles" © Pascal François.
Inlassablement depuis des décennies, les marionnettes ont subverti, décloisonné l’espace du spectacle sérieux. Elles ont grandi, rétréci, se sont métamorphosées .Depuis Guignol (et sa dimension sociale), les manipulateurs sont devenus acteurs à part entière et, jouant à cache- cache avec le public, en une forme sophistiquée d’anti-bateleur, elles peuvent maintenant devenir fantômes d’elles-même, jusqu’à se fondre dans l’objet, voire la matière ou son reflet (elles entrent aussi en images électroniques).

N’hésitant plus à plonger dans le grand répertoire ou bien explorer les aspects les plus anodins de la vie ordinaire, ou bien encore réveiller les grands traumatismes de l’Histoire, elles ont pris leurs marques au festival d’Avignon avec Gisèle Vienne ou la compagnie Pseudonymo. Histoire de dérouter les esprits ? Ou tout simplement retrouver leur place dans l’univers théâtral ?

Turak, "Les fenêtres éclairées" © Fabien Laine.
Turak, "Les fenêtres éclairées" © Fabien Laine.
N’ont-elles point, déjà, été automates dans les temples de l’antiquité ? Propagandistes de l’opéra chinois dans les compagnes reculées de l’empire des Han ou célébrées en tant que telles par Goethe ou Kleist ?

C’est que les poupées de chiffons à qui il faut insuffler vie, les petites maries si l’on en croit l’étymologie, quoiqu’elles s’en défendent, fascinent, disent ce qui ne peut se dire. Il suffit d’une main, d’une voix, d’un peu de matière, pour que s’élabore un récit. Lien entre l’imaginaire et le réel, les marionnettes sont des avatars plus qu’humaines, des hommes enfants à part entière. Elles ont la liberté, à la fois fragile et cruelle, parlant vrai même quand elles mentent outrageusement. Avec le risque très humain de la perte dans l’imaginaire, la marionnette anime un espace proche de la magie qui va de l’effroi au rire. Le "gai rire" comme le souligne Diego Stirman, médecin qui a tout abandonné pour suivre dans le hasard et la nécessité une vie de marionnettiste cherchant dans le spectacle de marionnette et de clown mêlé un rapport au public "créactionniste".

Label Brut, "L'enfer" © Jeff Rabillon.
Label Brut, "L'enfer" © Jeff Rabillon.
C’est pourquoi, rituellement, le colloque intitulé "Marionnette et thérapie" accompagne la grande réunion de Charleville pour examiner les pouvoirs et les frontières de la marionnette.

À côté des grands historiques que sont Philippe Genty, Ilka Schönbein, Theater Taptoe, le Stuffed puppet theater ou les frères Forman (dignes enfants de la volière Dromesko), le public retrouvera avec joie Barbara Mélois et ses petites formes, jouant avec ses bolducs.

De même, la Revue du Spectacle a repéré la prestation de Label Brut avec sa comédienne et ses quatre kilos de pâte à pain…

À Charleville Mézières, les marionnettes sont tout simplement fières de retrouver leur juste place, à leur manière si simple et si évidente de partager le plaisir.

Du 16 au 25 Septembre 2011.
50e Festival Mondial des Théâtres de Marionnettes.
Charleville-Mézières (08).
Tél. : 03 24 59 94 94.
festival@marionnette.com
www.festival-marionnette.com

>> Programme du In

Amit Drori, "Savana" © Jerome Vernez.
Amit Drori, "Savana" © Jerome Vernez.

Les Frères Forman, "Obludarium" © B. Engerand.
Les Frères Forman, "Obludarium" © B. Engerand.

"Spartacus" par La Licorne © Sylvain Liagre.
"Spartacus" par La Licorne © Sylvain Liagre.

Jean Grapin
Jeudi 8 Septembre 2011

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•Off 2024• "Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

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© Betül Balkan.
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© Philippe Hanula.
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